Cie A demain j'espère
Alors c'est sûr, on peut continuer à avoir le positionnement de l'artiste qui porte un regard lointain sur les choses du monde, on peut toujours et encore se poser la question de l'art in situ dans les quartiers prioritaires. A la DRAC, ils disent texto que maintenant ils ont de l'argent pour aller à la rencontre des pauvres. On peut continuer à répondre et à faire semblant de s'extasier face aux cadres fixés par le ministère de la culture et repris par la plupart des collectivités territoriales. Des cadres vides, sans vision, sans projet, qui mettent en avant une forme d'excellence aux contours flous.
Et quand il ne restera plus rien peut-être se posera-t'on enfin la question de ce qu'on a raté, pas vu, pas fait... au nom de l'Art.
Gilets jaunes, révolution, désobéissance... ou bien ?
ObsolèteS
Rencontre avec l'ANV COP 21 de Mulhouse.
Ils ont décroché Macron et risquent la prison.
3 représentations d'ObsolèteS dans le cadre de Scènes de rue à Mulhouse. Le spectacle fonctionne, on est content.
Au terme de la dernière représentation des membres du collectif ANV (Action Non Violente) COP 21 viennent nous rencontrer avec un étrange colis, de forme rectangulaire dans une housse en tissu. Face à l'inaction environnementale et sociale du gouvernement, ils ont décroché le portrait de Macron en mairie. Pour cela et parce que ce sont de "dangereux terroristes" ils encourent de lourdes peines.
On a l'habitude avec les gouvernements de la 5ème République mais lorsque des actes symboliques, recouvrant parfois une certaine poésie sont réprimés de façon disproportionnée, la tentation du point Godwin n'est pas loin... ... ...
ILS SONT PIRE QUE LES NAZIS.
Et merde, j'ai craqué
ObsolèteS
Ça sera au Cnar (Centre national des arts de la rue) de Chalon sur Saône et on a hâte d'y être. C'est encore le début (5ème représentation à venir). On sent un réel engouement autour de ce spectacle. On le dit même si ça a l'air de se la péter parce que c'est vrai.
Quand on ne le joue pas ça nous manque, on se sent comme un fumeur sans clope. Obsolètes c'est notre nouvelle drogue, le jouet qu'on attend avec impatience à noël.
Mais pour le jouer beaucoup il faut que les programmateurs le voient, l'aiment et l'achètent. Finalement, on est pas si différent de ces produits alignés sur les étals de grandes surfaces.
Nous cultivons l'art du paradoxe, de temps en temps nous succombons aux sirènes de la loi du marché.
Spectacle alter-pauvre
23 novembre au Cnar de Chalon sur Saône
Petit bilan 2019
2019, c'est donc 57 représentations, dont 3 dans le Doubs. Pour nous, c'est bien peu. On sait bien qu'il faut faire ses preuves ailleurs afin d'être reconnu chez soi, mais à l'heure où nous devrions nous poser des questions de sens dans notre travail, tout cela nous paraît quelque peu désuet. Nous sommes programmés par des scènes nationales hors région, le Cratère à Alès, le Chanel à Calais, la scène nationale de Quimper, Culture commune dans le Nord, par des Centres nationaux des arts de la rue... mais chez nous, on considère que nous n'en sommes pas dignes.
L'institution culturelle fonctionne toujours comme il y a 20 ans ou plus, remplit ses théâtres avec un public d’abonnés proches de la retraite ou retraités pour la plupart. Depuis plus de 20 ans, on entend ces mêmes institutions dire qu'il faut aller à la rencontre des nouveaux publics. Eux, alors qu'ils auraient les moyens de le faire, en parlent, nous, on le fait.
Ils ne sont plus là
Tout doit disparaitre Fin
Les comédiens de Tout doit disparaitre ont tiré leur révérence. Enfin ils ne sont pas tous morts, 3 seulement. 3 sur 6, ça fait une bonne moyenne, non? Il étaient bénéficiaires du RSA ou de l’AAH, des pauvres en sommes. Pas de quoi en faire tout un plat. Un pauvre qui meurt c’est comme un petit africain avec le ventre gonflé qui crève de faim, ou un migrant qui se noie, c’est dans l’ordre des choses. On se dit : « ah! c’est triste », à l’occasion on peut même verser une petite larme et puis on passe à autre chose. On n’a pas le choix, sinon on passerait son temps à pleurer.
On commençait le spectacle Tout doit disparaitre par le discours de l’abbé Pierre, pas celui de 54 mais celui de 2009
« Ceux qui ont mis tout le plat dans leurs assiettes, laissant les assiettes des autres vides et qui ayant tout disent avec bonne figure, une bonne conscience, nous, nous qui avons tout, on est pour la paix. Je sais que je dois leur crier à ceux-là, les premiers violents, les provocateurs de toute violence c’est vous, et quand le soir dans vos belles maisons vous allez embrasser vos petits enfants, avec votre bonne conscience, au regard de dieu vous avez plus de sang sur vos mains d’inconscient que n’en aura jamais le désespéré qui a pris les armes pour sortir de son désespoir. »
Florence essayait de lire le texte pendant que les autres jouaient aux cons. Façon de dire que même si l’abbé Pierre tape juste, les mots ne signifient plus rien, ne nous atteignent plus, du moment qu'ils sont noyés dans la masse, du moment qu'une information chasse l’autre, du moment qu'un match de foot est mis au même plan qu’un groupe de réfugiés se noyant dans l’océan.
Elle s’appelait Florence Obesson.
Il s’appelait Christophe Miga.
Il s’appelait Patrice Boss.
Ils nous manquent.
A demain j'espère
Une nouvelle aventure commence
Pour l'équipe de la compagnie A demain j'espère, c'est une nouvelle aventure qui commence. Pour certains, nous avons passé 23 ans à oeuvrer au sein de la compagnie Gravitation, un autre collectif qui continue son bonhomme de chemin. Il y avait seulement des désirs qui n'entraient plus en adéquation. Reste le sentiment d'une belle histoire et de bons moments passés ensemble.
Bref, c'est tout nouveau, tout neuf, plein d'envies, pas encore d'engueulades. Nous sommes rivés sur l'avenir et projetons un effondrement joyeux et créatif.
ObsolèteS
Spectacle alter-pauvre
6 et 7 octobre à Besançon
He oui, ce sera la 3ème et 4ème représentation de notre nouveau spectacle. On en est plutôt fier. C'est celui qu'on voulait monter. Ce sera au festival du bitume et des plumes à 15h00, réservation place du Jura.
Voeux 2022
On va s'éclater...
En 2022, on se souhaite à tous de retourner dans la matrice...
D'ici là, portez vous bien et
A Demain J'espère
Les milliardaires à la rescousse
Cette année,
peu de subventions publiques pour la Cie A demain j'espère, mais heureusement François est là.
Bonne nouvelle en cette fin d’année 2021!
La compagnie a recruté une chargée de mécénat, et il semblerait que nos histoires de ruissellement intéressent également les moins concernés d’entre nous.
La fondation François Pinault jusque-là peu investie sur le spectacle vivant, a décidé de mettre des billes dans notre prochaine création.
Comme quoi, il est facile de critiquer les privilégiés, en l’occurrence les plus grandes fortunes du CAC 40, mais ceux-là savent faire preuve de distance et d’humour.
Pour l’occasion, François (ou plutôt un de ses nombreux assistants) nous recevra dans sa villa de Greystones à Dinard pour notre tournée bretonne estivale.
La présentation de « Sans Issue » sera bien entendu accompagnée d’un petit cocktail élaboré par l’un des meilleurs barman de la région, à déguster sans doute en accompagnement des crêpes aux caviars (la grande mode chez les Russes actuellement).
Merci François !